Même si le blog prône l’excellence de façon générale, il est vrai que cette excellence ne pourra être atteinte sans cette volonté affichée et démontrée de faire de la qualité. Un échange de tweets avec @jpdereynal a inspiré cet article. « Les Outre-Mers son condamnés à la qualité! Nos petites capacités de production nous obligent à produire le meilleur ».
Une notion qui se perd
La qualité est définie dans le Larousse comme suit:
- « Ensemble des caractères, des propriétés qui font que quelque chose correspond bien ou mal à sa nature, à ce qu’on en attend : Du papier de qualité moyenne. »
- « Ce qui rend quelque chose supérieur à la moyenne : Préférer la qualité à la quantité.«
- « Chacun des aspects positifs de quelque chose qui font qu’il correspond au mieux à ce qu’on en attend : Cette voiture a de nombreuses qualités. »
- « Trait de caractère, manière de faire, d’être que l’on juge positivement : Qualités morales. Des qualités de cœur. »
Le mot qualité a donc plusieurs définitions, qui ramènent toutes à une notion de jugement et d’attentes vis-à-vis des publics visés.
I bon kon sa…
Quand on entend qualité, on pense souvent certification (ISO 9001…) ou produit de luxe. Ces dernières années, nous avons tellement axé sur la quantité, en défaveur de la qualité, que nous nous sommes accommodés à notre si célèbre « i bon kon sa » (les revendications de la grève de 2009 confirment mes propos…) Forcément, dans notre esprit de consommateur (et même celui de l’entrepreneur parfois), quand on parle de qualité, on se dit qu’il va falloir y mettre le prix.
Or, cette qualité commence, non pas par la fixation d’un prix, mais bel et bien par la volonté de proposer et vendre et un produit (un bien et/ou un service) bien fait, sous tous les angles, de A à Z.
La qualité: un levier économique pour nos territoires insulaires?
Quel que soit le produit, bien ou service que vous proposez, sa qualité commence par son intégration dans la boucle économique du territoire (au-delà de l’aspect financier). A quoi sert-il? Comment va-t-il servir la société? Ou l’économie? Est-il bien fait? Quels sont ses défauts? Comment puis-je pallier, améliorer ceux-ci?
S’il s’agit d’un service, l’accueil est-il accueillant (cette question est moins bête qu’elle n’y paraît…). Les collaborateurs sont-ils assez formés, ont-ils tous les éléments en mains pour conseiller au mieux les « consommateurs »? Le service après-vente est-il optimal? Est-ce que je prends le temps pour considérer les remarques, avis, satisfactions et mécontentements des clients/consommateurs/usagers pour améliorer mon produit/services?…
Nos territoires nous obligent effectivement, inévitablement, à produire des petites quantités. Nos unités de production n’ont pas la capacité de produire à grande échelle. Nos produits, par exemple (le rhum, le sucre, le grand arôme, nos confitures, confiseries, sirop…) deviennent alors des denrées « rares ». Il parait que ce qui est rare est précieux, voire cher…
Le secteur tertiaire répond aux mêmes problématiques! Prenons l’exemple des NTIC. Notre insularité nous oblige à trouver des solutions et alternatives afin de travailler avec le national et l’international, et donc d’exporter nos savoir-faire, avec ce détail qui peut être un facteur concurrentiel non négligeable: le décalage horaire. (Et oui, ce petit plus qui nous semble parfois être un handicap peut devenir une véritable force, et ajoute à la qualité des services rendus…) On en parle dans un prochain article.
La qualité d’un territoire : la mise en commun des qualités individuelles
Comme une forêt est composée de plusieurs arbres, la qualité de nos territoires ne passera que par la volonté tout d’abord individuelle de chacun d’être excellent dans ce qu’il fait. Que ce soit pour la finalisation de votre mémoire de fin d’études, la rédaction de votre CV, la réparation de la voiture qui est confiée à votre garage, la satisfaction des papilles du couple venu dîner dans votre restaurant en amoureux, le moment magique que vous ferez passer à cette famille venue en week-end dans votre hôtel, la considération que vous aurez et l’empathie dont vous ferez preuve auprès des patients de l’hôpital dans lequel vous travaillez, le bon accueil des administrés de votre collectivité, l’envie et la volonté d’être le meilleur rhum du monde… Juste pour le plaisir de pouvoir se dire: quand je fais quelque chose, je le fais bien (avec toutes les bonnes répercussions sociales et économiques que cela engendre…)
Alors, tirer nos territoires, en particulier la Martinique vers le haut, en faisant d’elle une île de qualité, dans tous les sens du terme, on s’y met?
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